Le président sortant du Sénégal, Macky Sall, a pris une décision de dernière minute en nommant un nouveau président de la Cour suprême à seulement 72 heures de la fin de son mandat. Lors de la dernière réunion du Conseil supérieur de la magistrature, Macky Sall a nommé Abdoulaye Ndiaye en tant que nouveau Premier président de la Cour suprême.
Cette nomination intervient dans le cadre d’une série de changements au sein du système judiciaire sénégalais. Oumar Gaye a été désigné comme le nouveau Secrétaire général de la Cour suprême, tandis que Seynabou Ndiaye Diakhaté prendra le poste de Premier avocat général à partir du 1er août 2024.
La décision de Macky Sall de nommer un nouveau président de la Cour suprême à la dernière minute de son mandat a suscité des interrogations et des débats. Certains critiques affirment que cela pourrait être perçu comme une tentative de garder le contrôle sur le pouvoir judiciaire même après son départ de la présidence. D’autres soulignent qu’il s’agit d’une décision légale et constitutionnelle et qu’il est dans les prérogatives du président sortant de prendre de telles décisions jusqu’à la passation officielle du pouvoir.
Parallèlement à ces changements dans le système judiciaire, Macky Sall a également réintroduit la gendarmerie au sein de l’armée sénégalaise. Une réforme récente a attribué de nouvelles responsabilités et compétences à la gendarmerie. Elle sera désormais autorisée à intégrer les formations prenant rang à la droite des autres forces lors des prises d’armes et à défiler en tête des troupes. De plus, elle exercera des compétences de police administrative sur l’ensemble du territoire national, tout en étant soumise aux lois et règlements militaires, sauf exceptions motivées par sa spécificité organisationnelle et de service.
Ces décisions présidentielles surviennent à un moment critique, à l’approche de la cérémonie de passation du pouvoir avec le successeur de Macky Sall, Bassirou Diomaye Faye, soutenu par l’ex-farouche opposant Ousmane Sonko. La nomination tardive d’un nouveau président de la Cour suprême et les réformes de l’armée suscitent des spéculations et des discussions quant à leur impact sur la transition politique et l’indépendance des institutions judiciaires et militaires au Sénégal.
Il reste à voir comment ces changements seront perçus et quelles seront leurs conséquences sur la scène politique sénégalaise. La passation du pouvoir imminente marquera le début d’une nouvelle ère pour le pays, avec de nouveaux dirigeants et des défis à relever pour assurer une transition politique pacifique et démocratique.