Le gouvernement camerounais a récemment annoncé sa demande de suspension des services d’internet par satellite de Starlink dans le pays. Cette décision a été motivée par des préoccupations légales et réglementaires, la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, affirmant que Starlink opère illégalement au Cameroun sans les autorisations requises. Cette mesure s’inscrit dans un contexte plus large de régulation des services d’internet par satellite dans plusieurs pays africains, notamment la RD Congo, la Côte d’Ivoire et la Guinée. Cet article examine les raisons sous-jacentes de cette demande de suspension et les implications possibles pour l’accès à l’internet au Cameroun.
Contexte
Depuis quelques années, les services d’internet par satellite de Starlink ont été proposés au Cameroun par le biais de sous-traitants qui se sont connectés aux satellites du Nigeria ou du Bénin, pays où Starlink dispose des autorisations légales nécessaires. Cette alternative d’internet par satellite est devenue populaire au Cameroun en raison des coupures fréquentes des câbles sous-marins, qui ont entraîné d’importantes perturbations de l’accès à l’internet dans le pays. Toutefois, ces activités se sont déroulées en dehors du cadre réglementaire camerounais, soulevant des préoccupations sur la légalité de ces services.
Le journal le Drapeau
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Violation de la législation camerounaise
La ministre Minette Libom Li Likeng a déclaré que Starlink violait la législation camerounaise en fournissant des services Internet sans les autorisations requises de l’État. Elle a souligné que le marché camerounais était ouvert mais réglementé, et que Starlink devait obtenir une licence pour opérer légalement dans le pays. Les autorités ont déjà rencontré la directrice Afrique de Starlink pour discuter des conditions nécessaires pour obtenir une licence, mais jusqu’à présent, aucune autorisation n’a été accordée.
Renforcement des contrôles douaniers
Suite à la demande de suspension des services Starlink, la douane camerounaise a intensifié les contrôles aux frontières, notamment aux aéroports internationaux de Yaoundé et Douala. Cette mesure vise à empêcher l’entrée d’équipements Starlink acquis illégalement sur le marché noir ou en ligne.
Implications pour l’accès à l’internet
La suspension des services Starlink pourrait avoir un impact sur l’accès à l’internet au Cameroun, en particulier dans les régions où les infrastructures traditionnelles sont limitées ou instables. Les coupures fréquentes des câbles sous-marins ont déjà affecté la connectivité dans le pays, et l’absence d’alternatives fiables pourrait aggraver cette situation. Cependant, il est également possible que cette décision motive Starlink à se conformer aux réglementations camerounaises et à obtenir les autorisations nécessaires pour offrir ses services légalement.
La demande de suspension des services Starlink au Cameroun met en évidence les enjeux réglementaires entourant l’offre d’internet par satellite dans le pays. Alors que les services de Starlink ont été populaires en raison de leur capacité à fournir une connectivité dans les zones mal desservies, il est essentiel de trouver un équilibre entre l’innovation technologique et le respect des réglementations nationales. L’issue de cette situation dépendra de la volonté des autorités camerounaises et de Starlink à trouver un terrain d’entente pour permettre la fourniture légale de services d’internet par satellite dans le pays.