Mme Claire Gillissen-Duval ( CGD) , est une véritable visionnaire de l’apprentissage du codage en Afrique. En tant qu’Initiatrice/Co-Initiatrice de l’Initiative Africa Code Week et Directrice Senior de la RSE chez SAP, elle a joué un rôle clé dans la promotion des compétences numériques et de la programmation auprès des jeunes du continent. Dans cette entrevue exclusive qu’elle a accordé au Journal Le Drapeau, nous explorerons son parcours, les défis auxquels elle a été confrontée et l’impact incroyable qu’Africa Code Week a eu en Afrique.
Pouvez-vous nous parler de votre rôle en tant qu’Initiatrice ou Co-Initiatrice de cette noble Initiative qui a in fine inscrit son nom en lettre d’Or en Afrique en générale et au Cameroun en particulier ?
CGD: Lancée en 2015 par SAP dans le cadre de son engagement sociétal pour soutenir la croissance en Afrique et avec le soutien de grands partenaires tels que l’UNESCO et l’ADEA, Africa Code Week a permis d’initier des millions de jeunes au code informatique et aux compétences numériques au cours des dernières années. Cette initiative a été co-fondée avec Bernard Kirk, Directeur de Camden Education Trust et également soutenue par Irish Aid.
Afin d’atteindre le plus grand nombre d’enfants et de jeunes possible, il nous paraissait primordial que différentes institutions travaillent ensemble dans le même but. Le Cameroun est un bel exemple d’engagement ministériel depuis le début d’ACW. En effet, le Ministèredes Enseignements Secondaires, sollicité par mon collègue de SAP Monsieur Jérôme Monteu Nana, a toujours soutenu ce projet d’alphabétisation numérique jusqu’à mobiliser plus de 900.000 jeunes en 2023. Je tiens d’ailleurs à remercier vivement Monsieur JuliusFombutu Fomboh, Inspecteur Coordonnateur Général en charge de l’informatique au sein du Ministère des Enseignements Secondaires.
Avec le Maroc et la Tunisie, le Cameroun fait partie des pays dont l’engagement ministériel ont permis de mobiliser le plus grand nombre de jeunes dans le cadre de l’initiative ACW.
L’accent a été mis sur l’outil Scratch pour initier les élèves au codage de manière ludique. Pouvez-vous nous expliquer comment cela a été mis en œuvre et pourquoi le choix de Scratch ?
CGD: Africa Code Week vise à doter les jeunes Africains d’un ensemble de compétences essentielles dans tous les domaines de la vie, d’une manière amusante et créative. Nous les initions à la pensée logique, à la résolution de problèmes, à la pensée créative, à la narration, au travail d’équipe et à la communication. Comment procédons-nous ? En leur enseignant les bases du codage informatique.
Scratch est un langage de programmation ludique, disponible en Open Source et résolument démocratique. visuel de haut niveau, basé sur des blocs, et un site web destiné principalement aux enfants en tant qu’outil éducatif, avec un public cible âgé de 8 à 16 ans. Le programme ouvre les jeunes à de nouvelles façons de penser et de créer. Parce que les compétences en codage leur permettent de maîtriser la technologie, ils deviennent soudain plus que de simples utilisateurs de solutions technologiques : ils deviennent des créateurs d’innovation. Nous avons également étroitement travaillé avec les fondateurs de Scratch, le MIT Media Lab pour faire évoluer les personnages disponibles sur Scratch afin qu’ils correspondent davantage à la richesse et la diversité du contexte africain.
Quels sont les défis et opportunités que vous avez rencontrés dans la promotion de l’apprentissage de la programmation Informatique en Afrique en général et au Cameroun en particulier ?
CGD: Aujourd’hui, nous sommes heureux du succès de l’initiative en matière de compétences numériques sur lecontinent africain.
Cette réussite témoigne du remarquable réseau de partenaires qui nous ont rejoints dans cette aventure.
Depuis la création d’Africa Code Week en 2015, notre engagement à forger des partenariats public-privé a été la pierre angulaire de notre mission, qui est profondément ancrée dans la promotion d’un impact durable au sein des communautés.
Nous avons pu compter sur une remarquable équipe d’ambassadeurs ACW, passionnée et très engagée dans tous les pays participants. Cette équipe nous a surtout fait part d’opportunités puisqu’elle a réussi à convaincre les diverses parties prenantes et à avoir un impact important.
Êtes vous satisfaite de la performance et de la coopération avec les institutions publiques et privées camerounaises qui soutiennent cette initiative ?
CGD: Nous plaidons pour une Afrique connectée, avec sa diversité, son essor et sa richesse. Une Afrique qui écrit ses propres histoires, une ligne de code à la fois, et où tous les enfants peuvent accéder à ce qui leur permettra d’emmener le continent plus loin dans le 21e siècle. En 9ans, nous sommes heureux d’avoir apporté une certaineculture numérique à plus de 15 millions d’élèves, grâce à un solide réseau de partenaires sur le continent. C´est la plus grande force d´Africa Code Week.
Un dernier mot Mme la Directrice.
CGD: l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on peut utiliser pour changer le monde, a déclaré Nelson Mandela. Nous pensons en effet qu’elle est le fondement sur lequel se construisent la connaissance, la sagesse et l’innovation.
Mes remerciements les plus vifs vont vers l’équipe Africa Code Week, les ambassadeurs, les Ministères de l’Education et les enseignants, l’ADEA, Irish Aid et l’UNESCO, symboles des partenaires publics-privés de notre initiative et sans lesquels ACW n’aurait pu avoir un tel impact auprès des jeunes.