Au cours d’une réunion présidée ce lundi, 8 avril 2024 par le Ministre de l’Administration Territoriale à Yaoundé, un délai de deux mois a été donné à Orange Cameroun et MTN Cameroun pour se conformer aux exigences du gouvernement, dans la lutte contre le terrorisme dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord.
Le Cameroun connecte sa lutte contre le terrorisme et le grand banditisme aux réseaux MTN et Orange. Ces opérateurs de téléphonie mobile, et de mobile Money sont désormais appelés à se mettre du côté du Gouvernement pour tordre le cou aux malfaiteurs dans les régions en crise qui sont principalement le Nord-ouest, le Sud-Ouest et l’extrême-Nord.
Au cœur de la concertation présidée le 08 avril dans son cabinet, le ministre de l’Administration territoriale (MINAT) Paul ATANGA NJI a dit cette préoccupation du Gouvernement, décisive dans la question de sécurité dans les régions en proie aux terrorismes sécessionniste aux Nord-Ouest et Sud-Ouest et, djihadistes dans l’Extrême-Nord. Selon le membre du Gouvernement, les enlèvements et les kidnappings récurrents dans ces régions en crise impliquent presque toujours des paiements de rançons effectués via des cartes SIM Orange et MTN non identifiées. Par ailleurs, des rapports des Gouverneurs de régions, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité, il ressort que plus de 450 cartes SIM en circulation ne sont pas identifiées, et que près de 311 millions de FCFA ont été perçus par des groupes terroristes grâce aux transferts d’argent électronique via Mobile Money et Orange Money.
Un ultimatum
Face à cette situation préoccupante, le MINAT a lancé un appel à la vigilance des opérateurs de téléphonie mobile et a ordonné l’identification immédiate des cartes SIM dans ces régions, avec un délai imparti de 60 jours pour mener à bien cette opération cruciale. Le laxisme de ces opérateurs mobiles dans le processus d’identification permet aux terroristes d’utiliser les puces non identifiées pour opérer, demander les rançons.
Par cette réunion de haut niveau, l’État a engagé davantage les autorités et les acteurs du secteur des télécommunications à renforcer la sécurité des personnes et des biens, en mettant en place des mesures concrètes pour lutter contre les activités criminelles liées à l’utilisation frauduleuse des technologies de communication.
Y ont pris part, les acteurs étatiques de la télécommunication représentés par le Directeur général de l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC). Du côté des opérateurs de téléphonie mobile et du mobile Money, étaient bien présents, le Directeur général adjoint d’Orange Cameroun, le Directeur des opérations de MTN Cameroun, des Directeurs de Orange Money et MTN Mobile Money.