En tentant d’échapper à un rançonnage organisé par les agents de la police municipale communément connus sous le nom de « Awara », un mototaximan et son client ont perdu la vie ce mercredi, écrasés par un camion au Quartier Étoudi, dans l’arrondissement de Yaoundé 1er. Dans la furie, les conducteurs de taxi à deux roues ont créé une émeute qui a paralysé une partie de la cité capitale.
Yaoundé, 17 avril 2024. Nous tendons vers la fin de la matinée. Le trafic paralysé pendant des heures sur l’axe carrefour Etoudi jusqu’au niveau des feux Tongolo. Une marée humaine constituée de chauffeurs de motos en furie s’est déversée à la mairie de Yaoundé I, bloquant dans la foulée l’accès aux locaux et à la voie publique.
L’arrivée instantanée des forces de défense et de sécurité a permis de sécuriser les lieux et de tempérer la situation. L’équipe mixte de la gendarmerie et de la police a eu recours aux gaz lacrymogènes pour dissiper la foule noire à l’entrée de la mairie de Yaoundé I. Et fluidifier ainsi la circulation.
Au cœur de ce mouvement d’humeur des conducteurs de mototaxis, la mort tragique d’un de leur collègue quelques heures plus tôt. Selon les informations recoupées sur les lieux, tout serait parti de l’interpellation de ce chauffeur de moto par les agents de la police municipale de la mairie de Yaoundé I. Le refus d’obtempérer a donné lieu à une chaude empoignade. Le chauffeur de moto et son passager ont fini leur course sous un camion et ont perdu la vie.
Informé de la situation, Emamnuel Mariel Djikdent, préfet du département Mfoundi est descendu sur les lieux. « Nous insistons sur le fait que la voie publique doit être tenue par les forces de maintien de l’ordre. Les municipalités sont chargées du bon ordre et non du maintien de l’ordre. J’invite par ailleurs les présidents d’associations et des syndicats des mototaxis à inviter leurs membres à plus de discipline », a-t-il exhorté. C’est aux environs de 15h que le calme a repris ses droits.