Le 11 juillet 2024, les autorités ukrainiennes ont annoncé la saisie du navire Usko MFU, un cargo battant pavillon camerounais. Selon les informations, ce navire est accusé d’avoir transporté des céréales en provenance de la Crimée, un territoire ukrainien occupé par la Russie depuis 2014.
D’après la Radio-télévision belge de la communauté française (RTBF), le capitaine azerbaïdjanais du Usko MFU est accusé d’avoir enfreint la loi ukrainienne interdisant d’entrer ou de sortir des territoires ukrainiens occupés par la Russie, dont la Crimée. Douze autres membres d’équipage non ukrainiens étaient également à bord du navire.
Le Usko MFU a été arraisonné alors qu’il se trouvait dans les eaux roumaines du Danube, se dirigeant vers la mer Noire. Le navire était chargé d’orge à destination du port de Souda en Grèce. Selon le bureau du procureur général d’Ukraine, le Usko MFU est entré à deux reprises au moins dans le port de Sébastopol, principal port de la Crimée, après avoir désactivé son système de suivi AIS.
La première fois, en novembre 2023, le navire était reparti chargé de 3 000 tonnes de produits agricoles pour le compte d’une entreprise turque. Fin mai 2024, le Usko MFU est de nouveau entré dans le port de Sébastopol pour y décharger des marchandises en provenance de Turquie, avant de quitter le port en indiquant Istanbul comme destination finale. Cependant, après avoir réactivé son AIS le 2 juillet, le navire est finalement entré dans un port de Moldavie.
Cet incident intervient trois mois après que les autorités camerounaises aient annoncé la suspension, pour une période de six mois renouvelables, des immatriculations des engins flottants naviguant hors de leurs eaux territoriales. Cette décision faisait suite aux préoccupations exprimées par l’Organisation maritime internationale (OMI) concernant les activités de « navires fantômes » battant pavillon camerounais, soupçonnés d’être utilisés par la Russie pour exporter son pétrole et contourner les sanctions internationales.
La saisie du Usko MFU illustre les enjeux maritimes du conflit russo-ukrainien, avec des États cherchant à faire respecter leur souveraineté et les sanctions imposées à la Russie. La suspension des immatriculations par le Cameroun vise à mieux contrôler sa flotte et répondre aux préoccupations de l’OMI sur ces « navires fantômes » qui nuisent à l’application des sanctions.