Il y a ceux en quête d’occupation, qui empruntent des chemins et des moyens les plus improbables, pour rallier des contrées plus prospères. Il y a ces autres, tout aussi alléchés que les premiers par des mirages d’une vie meilleure ailleurs, qui abandonnent des situations enviables pour aller en aventure. Les uns et les autres nourrissent l’ambition de faire valoir au mieux, leurs talents pas assez reconnus dans leurs pays d’origine. Du moins, c’est le prétexte avancé, pour justifier ce désir frénétique de partir qui gagne notre jeunesse.
La vague migratoire qui en résulte n’a pas fini de provoquer des saignées dans le potentiel humain et financier de nos familles et communautés, pas plus qu’elle n’a fini de transformer le désert et la mer en sépultures pour anonymes. Même parvenus à destination, les plus chanceux font connaissance avec de nouvelles formes d’esclavage, se voient condamnés à d’autres errances, subissent la curiosité et le rejet, l’eldorado tant fantasmé devenant de moins en moins une terre d’hospitalité.
Théorie du grand remplacement à l’appui, pas un discours public, pas une prise de parole officielle, sans promesse d’une lutte sans merci contre l’invasion venant du Sud. A tous égards, et quel que soit l’obédience idéologique, la présence de l’étranger est devenue un problème de société chez les chantres de l’universalité. L’on se demande alors si les notions d’ouverture sur le monde, de mobilité humaine et de partage des opportunités ne sont qu’à sens unique, à moins d’avoir perdu toute essence et consistance ?
Car en lieu et place d’une ouverture volontaire impulsée par la mondialisation, l’on perçoit une volonté manifeste d’ériger des barrières physiques et légales à l’encontre de l’étranger, cet étranger accablé de tous les torts, constamment exploité, traité de profiteur puis refoulé, mais chez qui l’on réclame cependant le droit de s’installer, qui plus est en position dominante.
Autant de manifestations d’une xénophobie et d’un suprémacisme qui sont loin d’être nouvelles, circonstancielles, spontanées ou le fait de quelque portion marginale. Les récentes consultations populaires sont là pour nous le rappeler.
Dès lors, et plutôt que de s’offrir à une assimilation qui refuse de nous asservir, quoi de mieux que de rester chez soi, libre de ses mouvements, libre de ses aspirations. Rester chez soi, libre de s’investir dans la matérialisation de ses rêves, en prenant une part active à la construction de son pays. Les autres l’ont fait. Cela leur a pris trois siècles. Nous en sommes capables.
Et tirant parti des avancées scientifiques et technologiques, cela nous prendra beaucoup moins de temps. A ce point de bascule entre sous-développement et développement, nous disposons de trois atouts capitaux. Le savoir, le talent et la foi en nous-mêmes. Il ne nous reste plus que de nous mettre au travail, ici, aujourd’hui, et maintenant !!!
Capitaine de Vaisseau
ATONFACK GUEMO
Chef de Division de la
Communication-MINDEF