Bientôt la fin de la saison des pluies. Cette perspective qui en d’autres temps aurait pu susciter quelques regrets, est plutôt accueillie avec soulagement. Particulièrement en cette année où les bonnes grâces de dame nature, d’ordinaire vivifiantes et enrichissantes, auront semé mort et désolation sur leur passage. Entre ruissellements, remontées et infiltrations, les eaux, tantôt furieuses, tantôt insidieuses, se seront transformées en torrents dévastateurs, ou en d’irrésistibles inondations.
L’on ne compte plus les routes coupées, les ouvrages d’art détruits, les habitations démolies, les champs dévastés, le bétail emporté, les éboulis de terrain, et par-dessus tout, les vies fauchées. Plusieurs localités du pays en sont touchées, et les nombreuses familles affectées peinent encore à se remettre de la bienveillance d’une nature rendue redoutable par sa soudaine propension à générer des calamités. L’espoir est donc grand qu’il en ira autrement en saison sèche.
L’omniprésence des eaux ayant pour effet additionnel d’entraver les mouvements sur le terrain, l’on note assez souvent une baisse des activités terroristes dans les zones affectées par ce fléau. Une tendance régressive par ailleurs imprimée par l’incessant effort dissuasif déployé par nos Forces de Défense et de Sécurité, présentes partout et par tous les temps.
Avec l’arrivée de la saison sèche, il est prévu que cet effort soit maintenu, voire décuplé, notamment par le biais d’une occupation plus marquée du terrain des opérations, dans le but d’enlever toute possibilité d’action aux bandes criminelles et terroristes.
Toutefois, et pour efficace qu’elle soit, l’action résolue de nos policiers, gendarmes et militaires ne peut atteindre le degré d’efficience souhaitée qu’avec le total engagement de nos populations dans la défense de notre sécurité à tous, un combat citoyen qu’il nous faut impérativement mener et gagner, aussi bien pour notre développement que pour notre épanouissement.
Les armes pour ce faire sont multiples et disponibles. Elles vont de notre rapport aux traditions séculaires à la pratique de la citoyenneté, en passant par l’éducation de la jeunesse. La sacralité du divin, l’inviolabilité de l’humain et la perpétuation de l’espèce sont autant de fondamentaux civilisationnels qui font de nous un peuple, les préceptes fonctionnels de respect et de solidarité nous permettant d’évoluer en tant que nation.
Comme ce fut le cas par le passé face à la colonisation esclavagiste, comme c’est le cas aujourd’hui en présence de
velléités de recolonisation, ces fondamentaux et préceptes doivent être inculqués et transmis aux nouvelles générations, plus que jamais confrontées aux manœuvres illusoires de l’inculture et la déshumanisation. Devant de tels assauts, violents, incessants et coordonnés, le salut ne se trouve que dans la défense citoyenne.
Celle-ci s’inscrit dans le moindre acte de civisme, dans la moindre idée d’éthique, la moindre attitude morale. Ça peut paraître peu, mais c’est suffisant pour nous éviter d’avoir à endurer les déconvenues dont très souvent, nous sommes à l’origine.
Avec affection et respect, Honneur et Fidélité s’incline humblement devant la mémoire de nos chers disparus, victimes des implacables aléas du climat. /.
Capitaine de Vaisseau
ATONFACK GUEMO
Chef de Division de la
Communication – MINDEF