Ousmane Sonko, le Premier ministre sénégalais, a officiellement annoncé sa démission de son mandat de député lors de l’installation de la 15ᵉ législature de l’Assemblée nationale, ce lundi 2 décembre 2024. Cette décision met un terme aux spéculations concernant son avenir politique, particulièrement après la victoire éclatante de son parti, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), lors des élections législatives de novembre dernier.
En renonçant à siéger à l’Assemblée nationale, Sonko a choisi de ne pas briguer la présidence de cette institution, un poste qui lui avait été suggéré suite à la majorité remportée par son parti. Il a justifié sa décision en déclarant qu’il préférait rester à la tête du gouvernement afin de poursuivre son travail à la Primature, soulignant que le président de la République avait besoin de lui à ses côtés. “Je reste à la Primature. J’étais venu déposer ma lettre de démission en tant que député. Nous avons entamé un travail à la Primature et le président a besoin de moi. On continue ce travail”, a-t-il précisé à des journalistes à la sortie de l’Assemblée nationale.
Depuis sa nomination en avril 2024, Ousmane Sonko a joué un rôle clé dans la réussite de son parti lors des élections législatives, où le Pastef a obtenu 130 sièges sur les 165 disponibles. En choisissant de maintenir son rôle de Premier ministre, Sonko démontre sa volonté de continuer à exercer son influence au sein du gouvernement, alors que certains observateurs avaient anticipé une éventuelle transition vers un rôle parlementaire.
Il est également important de noter que, conformément à la Constitution sénégalaise, les fonctions parlementaires et gouvernementales sont incompatibles. Par conséquent, Sonko sera remplacé à l’Assemblée par le prochain candidat sur la liste de son parti. Sa démission s’inscrit dans un contexte politique où des appels avaient été lancés pour qu’il prenne la présidence du Parlement, une fonction qui aurait pu garantir un meilleur équilibre des pouvoirs face à un potentiel conflit avec le président de la République, dont il a largement contribué à l’ascension.
Cette décision d’Ousmane Sonko marque un tournant dans sa carrière politique et pourrait avoir des répercussions significatives sur la dynamique politique du Sénégal dans les mois à venir. Alors que le pays fait face à des défis multiples, son engagement à la Primature pourrait s’avérer crucial pour la stabilité et le développement du Sénégal.