À qui profite le crime ? La question est dans tous les esprits, depuis l’intrusion dans notre pays, des irrédentismes fondamentaliste et séparatiste. Parce qu’il y a bien quelque part, quelqu’un pour qui les actes de violences aveugles commis dans certaines de nos régions constituent un juteux fonds de commerce. Quelqu’un qui tire et actionne les manettes de l’infernale mécanique expressément montée dans le dessein de replonger notre pays dans les temps de la barbarie jadis endurée. Une période sombre de notre histoire qui n’aura pris fin que grâce à la détermination de tout un peuple uni, solidaire, et par-dessus tout, de plus en plus instruit.
Car si l’union et la solidarité étaient les prérequis de fond permettant d’opposer une force aussi bien constante qu’irrésistible aux oppresseurs, encore fallait-il être capable de diriger cette force de manière discriminante et proportionnée. Le savoir était pour cela nécessaire, en ce qu’il donnait de comprendre la cause, de voir les objectifs, et de déterminer les voies et moyens de la lutte. C’est ainsi que nous serons parvenus à l’Indépendance dont nous pouvons nous montrer fiers aujourd’hui.
A ceci près que loin de marquer la fin du combat, l’indépendance n’est qu’une bataille, certes légendaire, de la construction perpétuelle de notre personnalité dans un concert des nations de plus en plus compétitif, intrusif et même agressif. Évoluer dans un pareil environnement requiert de disposer d’une masse critique de potentiels et de compétences susceptibles de faire la différence, aussi bien dans les évaluations que dans les confrontations.
Par bonheur, notre pays dispose déjà de presque toute la gamme des ressources naturelles connues. Un précieux trésor qui, si nous n’y prenons garde, pourrait nous échapper, pour atterrir dans les mains d’une corporation internationale de prédateurs droits-de-l’hommisés, en vérités de pseudo bienfaiteurs humanistes sans scrupules.
L’impérieux devoir nous incombe donc, de préserver et valoriser ce trésor à notre profit. Ceci passe par l’instruction de notre peuple, particulièrement l’instruction de sa jeunesse. Ce dont les promoteurs du chaos, bailleurs de fonds des mouvements irrédentistes et séparatistes supposément indépendantistes, mais en réalité lobotomisés et esclavagisés, n’en veulent absolument pas.
Pour preuve, l’accent mis sur la destruction méthodique des lieux d’acquisition du savoir, l’assassinat des enseignants et des apprenants, et l’interdiction de toute culture scientifique. Curieusement, ces faits dramatiques arrivent au moment où le Cameroun s’engage dans l’étape suivante de son développement, à savoir son industrialisation. A défaut d’être spolié de ses richesses pratiquement sans contrepartie, à défaut de se voir subtiliser les plus prometteurs de ses cerveaux, notre pays se trouve promis au plus morbide des obscurantismes.
Car en prévision d’une réoccupation de longtemps planifiée, il est question de barrer à notre jeunesse, les routes qui mènent à la connaissance, clé de voûte de la puissance. Et lorsque la destruction des établissements scolaires, l’assassinat des apprenants et enseignants ne s’avèrent pas suffisants pour décourager le désir d’apprendre, recours est fait à la traite des intelligences, dans le but de vider notre pays de sa capacité de penser et d’entreprendre. En somme, c’est à nos ennemis que profite le crime.
Au reste, si tous nous sommes conscients que détruire son propre pays revient à se livrer soi-même à l’asservissement par l’ignorance, alors faisons de l’instruction, le premier objectif à atteindre. Ensuite, restons au service de notre pays. En tout temps et circonstances, soyons des patriotes engagés, volontaristes et positifs, comme le sont si admirablement les soldats de l’armée camerounaise. /-
Capitaine de Vaisseau ATONFACK GUEMO
Navy Captain
Chef de Division de la Communication – MINDEF
Head of Communication Division – MINDEF